Non, je ne regrette rien - Dernier Post
« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un long voyage ». Comme je redoutais ce moment… Celui d’écrire pour la dernière fois sur mon blog. Avec cette impression que tout est passé trop vite… Je me souviens du premier jour, de la première nuit, de la première semaine… « Dans quoi est-ce que je me suis embarqué ? » Je me souviens qu’après 48 heures, je décomptais les jours pour rentrer en Belgique… Et voilà, le moment est arrivé : il faut partir… MERDE !
Curieusement, je ne suis pas très inspiré… Je voudrais dire tellement de choses que je ne sais pas par quoi commencer et comment organiser le post…
Bon, je me lance ! Je ne vais pas vous raconter ma petite vie. Non, l’envie du jour est au « café-philo », en référence aux longues discussions dans la cuisine jusqu’aux petites heures… L’envie du jour est au bilan, bilan de quatre mois, bilan d’un pourquoi: pourquoi être parti? Il y a une évidence : vivre c’est bouger, voyager. Voyager un peu, voyager beaucoup, voyager ici ou là , près ou loin, qu’importe: partir!
C’est décidé, moi aussi je pars. Où? Finlande, Tampere…
Mais au fait, pourquoi partir? Pour quitter quelque chose ? C’est évident. Las de n’avoir jamais koté (même si j’en ai eu l’occasion), il était temps de quitter quelque peu le cocon familial et de se bouger le cul ! Partir pour voir d’autres têtes, découvrir d’autres choses ou redécouvrir des choses, échanger des idées et enfin, partir pour mieux se connaitre. Le rêve, c’est partir rempli d’espoir, espoir que les choses changent ou du moins que tu changes.
Côtoyer d’autres cultures en voyageant permet en premier lieu de mieux apprécier sa propre culture. Au départ, les finlandais et les autres Erasmus nous apparaissent comme différents et on se contente de vivre en mode « belge ». Les jours passants, tu t’ouvres, tu découvres et tu en prends plein les yeux. Aller à la rencontre des autres nous aide à comprendre nos propres spécificités, mais au-delà , nous ouvre à des interprétations du monde et du rôle qu’on y joue ou que l’on a la possibilité d’y jouer.
Mes motivations n’étaient au départ pas très bien définies. Certes l’anglais, c’est important dans la vie, mais je peux aussi l’apprendre en Belgique… Qu’importe, tous les prétextes ou occasions sont bons pour voyager : partir du cocon familial, prouver que l’on peut vivre, s’adapter et étudier dans un pays étranger, … S’en aller est peut être banal mais au final, il en ressort quelque chose. Personne ne peut rentrer indifférent, sans avoir rien vu, rien entendu, rien senti, rien ressenti. Partir à l’étranger est un dépaysement mais une prise de risque avant tout. Se retrouver seul au milieu d’une foule qui ne parle pas sa langue et qui ne vous ressemble pas pousse à se dépasser chaque jour et à prendre confiance en soi. Certes la Finlande n’est surement pas l’endroit le plus exotique que je connaisse (bah il ne fait que -25° en décembre et il fait nuit noire à 15h50), mais je ne pense pas que l’on ait besoin de partir loin pour s’évader et s’enrichir. Le voyage n’est pas un but en soi, le voyage se passe de motif, il se suffit à lui-même.
Je ne sais pas si j’aurais réussi à vous faire partager tous les instants inoubliables (enfin tous… J’en garde quelques-uns pour moi quand même !) à travers mon blog mais en tous cas, j’aurais pris énormément de plaisir à l’écrire. Je me serais efforcé, à travers l’écriture, de vous retranscrire ces quatre mois de mon aventure. Quatre mois d’une intensité incroyable, quatre mois remplis de joie, de tristesse parfois, de rires surtout et de larmes… car oui, c’est fini !
Même s’il est difficile de vous faire partager tout, j’espère que j’aurais réussi à vous faire part de l’immense bonheur que fut cet aventure, et qui sait, peut-être même à vous donner envie à vous aussi de partir. Je vous mets en garde tout de suite, vous verrez, on y prend vite goût, et on ne peut plus s’en passer…
Pour conclure cette grande analyse philosophique (sic !) de mes aventures, je citerai Desjardins : “Le bonheur, on ne le trouve pas, on le fait. Le bonheur ne dépend pas de ce qui nous manque mais de la façon dont nous nous servons de ce que nous avons”!
Un dernier mot avant de boucler la boucle : Merci.
Certes, c’est la faculté qui gère l’échange mais il y a quand même des personnes sans qui cet Erasmus n’aurait pas été possible ; j’espère qu’ils se reconnaîtront. Alors je vous le dis, un grand merci à vous de m’avoir laissé faire mon choix, sans jamais le remettre en question, merci de m’avoir fait confiance et de m’avoir donner la possibilité de profiter de cette aventure unique que je garderai à jamais en mémoire. Ces quatre mois m’auront fait énormément de bien et j’espère que vous vous en rendrez compte.
Merci aussi à celles et ceux qui ont eu un œil attentif (certains étant même devenus accros J) à mes différents récits tout au long de ces quatre mois.
Pour paraphraser un célèbre cht’i : « L’Erasmus, tu pleures deux fois : quand tu arrives et quand tu repars ».
Allez, assez voyagé! On rentre ?
Benja